« EXISTENTIALISME contre dialectique individu-masse.
L'existentialiste traite de l'existence de l'individu face à/opposé à/ plongé dans une mer d'individus.
Pour ma part, l'existentialiste n'arrive jamais à passer del'individu au phénomène dit de ''libération de masse''.
Comment s'articule l'aspiration de l'individu à la liberté avec celle de tous les individus qui n'est jamais la somme arithmétique des individus. Ce saut dialectique lui est inaccessible, étranger.
D'où son scepticisme qui débouche sur le pessimisme.
Il ne comprend pas que c'est dans la démultiplication de masse de ses aspirations qu'il peut trouver le levier, la force démultipliée, décuplée, pour réaliser ses aspirations individuelles, mais jamais sans les masses.
Rousseau, individualiste s'il en fut au siècle des Lumières, ne tomba pas dans ce piège ''existentialiste'' avant l'heure. Dans le '' Contrat social'', Il résout à un moment donné de l'histoire ce dilemme individu/masse, individu/société.
Ce n'est qu'une étape, mais elle est nécessaire comme théorie qui sera mise en pratique dès 1789 par les révolutionnaires.
Camus et ses émules me semblent avoir un mal de chien à concevoir la révolution prolétarienne au compte de l'humanité.
Toujours l'impasse conceptuelle Individu/masse/humanité.
Des barrières éthiques, morales, préjugés teintés de remords et de repentance ''religieuse'' (dans le sens d’intouchabilité, de soumission et de prosternation devant un réel inconnaissable complètement) et semblent lui interdire le passage à l'acte, à la pratique, c'est à dire à l'organisation de masse. (praxis selon Marx, Engels )
L'impasse existentialiste, pour un Jean-Paul Sartre, n'est pas de sombrer dans le ''gauchisme'', ''maladie infantile du communisme'', dont on peut se guérir par l'expérience, puisqu'il adhère à un parti communiste complètement stalinisé, au sortir de la révolution ouvrière de 1945, redoutée et contrecarrée par les accords de Yalta et Postdam des chefs des grandes puissances.
Cocufié par Staline, l'individualiste-existentialiste-« communiste », est incapable de penser en dehors de l'individu/ ''chef'', individu détesté et condamné pour sa trahison de l'individu/masse.
La cécité existentialiste ira jusqu'à l'encensement du « maoïsme », avatar du « stalinisme », fossoyeur de la libération mondiale des peuples, révolution nationale contre révolution mondiale. L'existentialiste brûle alors ce qu'il a adoré passionnément. Eternel déçu de l'émancipation de l'individu, il se drape dans sa pureté existentielle et fustige les peuples, les masses pourtant seules victimes et martyres, qu'il accuse sans vergogne de complicité avec ses bourreaux, bourreaux se voyant ainsi à moitié exonérés de leurs crimes contre l'humanité.
Un seul remède à ''l'existentialisme'', version ''laïque '' du personnalisme très catholique d'un Emmanuel Mounier: l'organisation indépendante de la classe ouvrière.
Tel l'albatros de Baudelaire, ses ailes l'empêchent de marcher, de s'envoler au-delà de l'horizon indépassable de l'individu borné, plombé par son incompréhension des lois dialectiques mises en jeu par le temps, l'histoire pour résumer.
Pour autant, faut-il s'exonérer de la lecture des existentialistes?
Certainement pas! Ils font partie de la contradiction non résolue à ce jour: l'émancipation de l'humanité, composé complexe d'individus, dépassant la propriété individuelle, privée des moyens de production, vers le tous pour un et un pour tous dans l'abondance qui abolit les tares que pointent avec délice et complaisance la morale cléricale et bourgeoise du ''péché originel''. »
B’
NB: Je rends à Kant ce qui lui appartient de glorieux: son "Sapere aude!", Ose savoir, ose apprendre!