• CITATIONS

    J.F. REVEL

    '' Le désir profond des publics bourgeois dans les sociétés de consommation est d'être à la fois flatté et dupé.
    Flatté en voyant reconstituée à son profit une culture minoritaire , aristocratique, au sein de la culture de masse qui lui enlève son statut d'élite.
    Dupé parce que, cette culture minoritaire, il accepte de n'en avoir que le simulacre, le bavardage autour de la linguistique, par exemple, mais non la linguistique elle-même; dupé encore, et par lui-même parce que cette culture présentée comme révolutionnaire et même ''prolétarienne'', il la sait fort bien être un simple avatar du narcissisme mondain...''

    ( à propos de Lacan et les épigones de  Freud, le maître)

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    ACCUEILMONTAIGNE Essais, livre III, chap. 2

      (...)Le monde n’est qu’une branloire pérenne. Toutes choses y branlent sans cesse : la terre, les rochers du Caucase, les pyramides d’Egypte, et du branle public et du leur. La constance même n’est autre chose qu’un branle plus languissant.                                                  

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    ACCUEILFrancis Bacon

    Natura enim non nisi parendo vincitur     « On ne soumet la nature qu'en lui obéissant. » 

     

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    ACCUEILDiderot   Questons.

    ...Toute notre science naturelle devient aussi transitoire que les mots.Ce que nous prenons pour l'histoire de la nature n'est que l'histoire très incomplète d'un instant...

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    CONDORCET tableau des progrès de l'esprit humain

     ACCUEILIl est (...) impossible de se prononcer pour ou contre la réalité future d'un évènement qui ne se réaliserait qu'à une époque où l'espèce humaine aurait nécessairement acquis des lumières dont nous pouvons à peine nous faire une idée.

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    Georg Büchner lettre à sa famille, Strasbourg, juin 1833

    “…j’ai appris ces derniers temps que seul le besoin nécessaire de la grande masse peut entraîner des changements, que tous les mouvements et les cris des individus ne sont que vain ouvrage de fou. Ils écrivent, on ne les lit pas; ils crient, on ne les entend pas; ils agissent, on ne les aide pas…”

    Musset, comme citant Diderot:

    Oui, les premiers baisers, oui, les premiers serments Que deux êtres mortels échangèrent sur terre, Ce fut au pied d'un arbre effeuillé par les vents, Sur un roc en poussière

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    Victor Hugo   Le droit et la loi

    Cette société de l'avenir sera superbe et tranquille. Aux batailles succéderont les découvertes; les peuples ne conquerront plus, ils grandiront et s'éclaireront; on ne sera plus des guerriers, on sera des travailleurs; on ACCUEIL trouvera, on construira, on inventera; exterminer ne sera plus une gloire. Ce sera le remplacement des tueurs par les créateurs.

     

    "J’ai toujours été, sous tous les régimes, pour la liberté, contre la compression. Pourquoi? C’est que la liberté réglée par la loi produit l’ordre, et que la compression produit l’explosion. Voilà pourquoi je ne veux pas de la compression et je veux de la liberté."
    "Je veux que la République ait deux noms: qu'elle s'appelle Liberté et qu'elle s'appelle chose publique.

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    ACCUEILA. Tchékhov

    « Vous vous plaignez qu'il n'y ait pas de mouvement, le mouvement est, mais, comme le mouvement de la terre autour du soleil, il n'est pas perceptible pour nous qui yparticipons. »                                                       

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    Bertold Brecht in ''l'achat du cuivre''.

    ACCUEIL"Plus nous arrachons de choses à la nature grâce à l'organisation du travail, aux grandes découvertes, aux inventions, plus nous tombons, semble-t-il dans l'insécurité de l'existence. Ce n'est pas nous qui dominons les choses, semble-t-il, mais les choses qui nous dominent. Or, cette apparence subsiste parce que certains hommes, par l'intermédiaire des choses, dominent d'autres hommes. Nous ne serons libérés des puissances naturelles que lorsque nous serons libérés de la violence des hommes. Si nous voulons profiter en tant qu'hommes de notre connaissance de la nature, il nous faut ajouter à notre connaissance de la nature, la connaissance de la société humaine."

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    ACCUEIL                     Lisa BRESNER-Tuiles intactes et jades brisés 

    Plus gros que le buffle, c'est pourtant le géant Ban Gu  [盘古] qui sépara le ciel de la terre….Dans cet avènement du monde, le créateur meurt et son corps pendant qu'il meurt se transforme en sources de vies.

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     Marguerite Yourcenar

    ACCUEILLa mort des institutions, plus lente, n'est qu'à peine constatée par les auteurs de l'Histoire Auguste. La survivance de la forme cache la disparition du fond; le jargon des formules républicaines, déjà à peu près vide de son contenu sous les premiers Césars, reste en usage à côté du protocole pompeux et de l'adulation la plus servile sous la monarchie orientalisée du IIIe siècle, contentant ainsi ceux pour qui l'apparence compte plus que la réalité, c'est à dire à peu près tout le monde. L'adoption et l'élection ne sont plus que des formes déguisées de vente aux enchères et de coup d'Etat.(...)

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    ACCUEILStephen Jay Gould -L'équilibre ponctué-

     

     

    La pensée dialectique devrait être prise plus au sérieux par les savants occidentaux, et non être écartée sous prétexte que certaines nations de l’autre partie du monde en ont adopté une version figée pour asseoir leur dogme.

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    ACCUEILGroucho Marx
    « Quel que puisse être le sujet, je suis contre. »

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    ACCUEILKarl Marx Thèses sur Feuerbach XI

    Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde de différentes manières, mais ce qui importe c'est de le transformer.

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    Yves Coppens

     ACCUEILTout a l'air de se passer comme si la complication croissante et l'organisation chaque fois meilleure de la matière apparaissaient comme une loi universelle, comme si ladite matière était prête et n'attendait que les conditions adéquates pour accroître complication et organisation, et accéder à un nouvel état. More is different      Leçon de clôture 2005au collège de France p 18

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    Etienne Klein

    ACCUEILprogrès...innovation...

    ..."À cause de cette ambivalence, il arrive que la rhétorique de l’innovation technologique prenne la forme d’une injonction paradoxale : « que tout change pour que rien ne change ! ». Reconnaissons que cela n’est guère dynamisant…"

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    BALZAC  Splendeur et misère des courtisanes 1838 

    Quiconque a trempé dans le journalisme, ou y trempe encore, est dans la nécessité cruelle de saluer les hommes qu'il méprise, de sourire à son meilleur ennemi, de pactiser avec les plus fétides bassesses, de se salir les doigts en voulant payer ses agresseurs avec leur monnaie. On s'habitue à voir faire le mal, à le laisser passer, on commence par l'approuver, on finit par le commettre. A la longue, l'âme, sans cesse maculée par de honteuses et continuelles transactions, s'amoindrit, le ressort des pensées nobles se rouille, les gonds de la banalité s'usent et tournent d'eux-mêmes. 

    (…) Les caractères se détrempent, les talents s'abâtardissent, la foi dans les belles œuvres s'envole. Tel qui voulait s'enorgueillir de ses pages se dépense en de tristes articles que sa conscience lui signale tôt ou tard comme de mauvaises actions. On était venu pour être un grand écrivain, on se trouve un impuissant folliculaire. 

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    Camus

     

    "Mal nommer un objet, c'est ajouter du malheur au monde."

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    Ricoeur

    Dans un article paru dans la revue Terre Nouvelle en mars 1939, sous le titre Ou va la France ? Perte de vitesse, on peut lire: 

    Les démocraties sont des ploutocraties… j’avoue avoir éprouvé une véritable angoisse en lisant le discours de Hitler: non que je crois ses intentions pures, mais dans un langage d’une belle dureté – j’allais dire d’une belle pureté – il rappelle aux démocraties leur hypocrite identification du droit avec le système de leurs intérêts, leur dureté pour l’Allemagne désarmée. Et plus loin: 

    Cette raison me paraît plus décisive que la précédente en faveur de la politique de conciliation: je crois que les idées allemandes de dynamisme, d’énergie vitale des peuples, ont plus de sens que notre idée vide et hypocrite du droit ». (Source :Ricoeur à visage découvert). 

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    Heidegger, la santé du peuple et la médecine nazie-discours août 1933 à l'Institut d'anatomie de Fribourg

     

    "...pour les Grecs, par exemple, "sain" signifie ni plus ni moins qu'être prêt et fort pour agir dans l'Etat. Pour qui ne satisfait plus aux conditions de cet agir, le médecin n'était plus autorisé à se rendre à son chevet, même en cas de "maladie"...
    Pour ce qui est sain et pour ce qui est malade, un peuple et une époque se donnent à eux-mêmes la loi en fonction de la grandeur intérieure et de l'étendue de leur existence. Le peuple allemand est maintenant en train de retrouver son essence propre et de se rendre digne de son grand destin. Adolf Hitler, notre grand 'Führer' et chancelier, a créé à travers la révolution national-socialiste un Etat nouveau par lequel le peuple doit à nouveau s'assurer d'une durée et d'une constante de son histoire.(...)
    Pour tout peuple, le premier garant de son authenticité et de sa grandeur est dans son sang, son sol et sa croissance corporelle. S'il perd ce bien ou le laisse seulement s'affaiblir considérablement, tout effort de politique étatique, tout savoir-faire économique et technique, toute action spirituelle demeureront nuls et non avenus."

     

    page 174 chap. Heidegger, la santé du peuple et la médecine nazie-discours août 1933 à l'Institut d'anatomie de Fribourg

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    Le Dalaï-lama et les femmes.

    Texte de Adélise Lapier

    Pour nous en Occident le Dalaï Lama est un intellectuel raffiné, un sage à écouter avec confiance.
    La réalité est toute autre. Elle est cachée, car le Dalaï-lama et le bouddhisme sont un marché comme un autre. Lucratif en plus!
    Et puis le mépris des «bonnes femmes!».... Un «détail de l’histoire» parmi d’autres, pourrait se gausser un certain Jean-Marie...

    Je ne nie pas la répression de l’impérialisme chinois. Mais je n’oublie pas que le dalaï-lama est aussi le chef d’une communauté féodale, qui n’a que mépris pour les femmes et ce qu’elles incarnent.

    Le Dalaï Lama dans son ouvrage "Comme la lumière avec la flamme" écrit :
    « L’attirance pour une femme vient surtout de la pensée que son corps est pur. Mais il n’y a rien de pur dans le corps d’une femme. De même qu’un vase décoré rempli d’ordures peut plaire aux idiots. De même l’ignorant, l’insensé, et le mondain désirent les femmes. La cité abjecte du corps, avec ses trous excrétant les éléments, est appelée par les stupides un objet de plaisir".

    Aïe, ça pique! Surtout pour un prix Nobel de la Paix.
    Cachez cette citation que je ne saurai voir!

    Sachez que l’une des prières principales des Tibétaines a pour objet la renaissance dans un corps d’homme. Leurs corps de femmes sont jugés impurs, inférieurs à ceux des hommes.
    Comment construire une pratique spirituelle authentique lorsqu’on salit ainsi un genre tout entier ?

    Un des textes fondamentaux du bouddhisme, le canon pali, exprime sans ambiguïté cette misogynie (Le bouddha, Henri Arvon, PUF, 1972) :

    "Aussi le bouddha ne cesse-t-il de mettre ses disciples en garde contre la séduction insidieuse exercée par la femme : « Il faut se méfier des femmes, leur recommande-t-il. Pour une qui est sage, il en est plus de mille qui sont folles et méchantes. La femme est plus secrète que le chemin où, dans l’eau, passe le poisson. Elle est féroce comme le brigand, et rusée comme lui. Il est rare qu’elle dise la vérité : pour elle, la vérité est pareille au mensonge, le mensonge pareil à la vérité. Souvent j’ai conseillé aux disciples d’éviter les femmes. »"

    Le Bouddhisme reste marqué par son époque, il a figé les anciennes relations entre les sexes. Dans l’Inde de l’époque de la naissance du Bouddhisme, pendant l’ère védique, le statut des femmes était aussi bas que celui des esclaves. La naissance d’une fille était considérée comme une malchance. Elle n’était qu’un objet d’échange et d’accord entre les familles.

    "Les femmes peuvent détruire les purs préceptes
    Elles s’écartent de l’accomplir des mérites et des honneurs
    En empêchant les autres de renaître au paradis
    Elles sont la source de l’enfer".
    Dans les sûtras, les femmes sont reléguées aux niveaux les plus bas de l’incarnation.

    Moi aussi j’ai été extrêmement surprise quand j’ai découvert la place des femmes dans la religion bouddhiste. J’admirai le Dalaï-lama, et appréciais ses paroles de sagesse.
    Je croyais naïvement que les femmes sont respectées dans cette religion si purifiante.

    Selon les textes sacrés bouddhiques, malgré le fait que les moines et les moniales aient la même formation, les femmes sont discriminées. L’atteinte de la bouddhéité est limitée pour elles.
    Bouddha lui-même ne voulait pas de femme au sein du sangha (communauté des fidèles). Il faudra l’intervention insistante de sa tante nourricière, qui l’a pourtant élevé à la mort de sa mère. Elle supplia Bouddha de pouvoir mener une vie de moniale. La réponse de Bouddha fut : «La vie monacle est inadaptée aux femmes… Une femme est impropre à vivre dans le sangha». La reine insista et répéta sa demande maintes fois auprès de Bouddha. Faisant preuve d’un immense courage, elle et d’autres femmes se rasèrent la tête et prirent l’habillement des hommes pour marcher jusqu’au monastère où Bouddha se trouvait. À l’arrivée, exténuées et les pieds en sang, elles parlèrent au serviteur attitré de Bouddha, qui essaya de le convaincre. Celui-ci répondit : «Il n’est pas convenable que des femmes adoptent la vie monacle. Ce mode de vie, inadapté pour elles,leur serait trop difficile. Si j’acceptais des moniales dans mon sasana il ne durerait pas longtemps. Voilà pourquoi il est impropre d’accepter des femmes dans le sangha». Après l’entêtement acharné de son serviteur, Bouddha accepta finalement la formation d’un sangha féminin sous 8 conditions, appelées les 8 garudhamma. Je cite les deux premières :
    1. Quelle que soit son ancienneté, une moniale doit toujours rendre les honneurs qui sont dus aux moines, même à ceux qui le sont seulement depuis le jour même (se prosterner, joindre les mains en signe de respect quand il parle, s’asseoir plus bas que lui, etc.).
    2. Les moniales ne sont pas autorisées à passer le vassa (période de trois mois lunaires pendant laquelle les moines bouddhistes abandonnent leur vie d’errance pour prendre une résidence fixe) dans une zone où il n’y a pas de moines. Etc.

    https://www.facebook.com/groups/lesathees/?hc_ref=ARQgqfbYj-gjeXvb6AM93QJKk33PpmoLbLctwDKe1RV6X435nbPTsBim5DtzY8udum8
     

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    Friedrich ENGELS

    "Nous réduirons certainement un jour par la voie expérimentale la pensée à des mouvements moléculaires et chimiques dans le cerveau."

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    Jackson Andrew

    "...aussi longtemps que l'herbe poussera et que couleront les rivières..."

     (termes de la promesse faite aux Choctaws et aux Cherokees....non tenue)

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    ALLARD Maurice

    Citations par auteur

    Débat à la Chambre 10 avril 1905

    Explication du vote de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat

    M. Maurice Allard. — Quand M. Briand a dit ici que le projet de la commission était le résultat de la collaboration de la gauche, il avait raison en quelque sens ; mais il faut ajouter que le projet de la com-mission est dû autant à la collaboration de la droite qu’à celle de la gauche ; plusieurs amendements présentés par l’honorable M. Gros-jean et pas un des miens n’a eu cet heureux sort ; l’influence de la droite s’est donc fait sentir beaucoup plus que la mienne.

    Quand nous avons voté à la commission le projet définitif, mes collègues Dejeante, Vaillant et moi, nous avons déclaré de la façon la plus formelle que, si nous le votions, ce n’était pas parce que nous l’approuvions, mais afin de hâter la discussion de la séparation des Eglises et de l’Etat devant la Chambre. J’en appelle au témoignage de M. Briand lui-même ; nous avons dit que nous ne pouvions approuver dans le fond le projet de la commission et que nous faisions toutes réserves sur ce fond. Notre situation dans la commission était très difficile : nous n’avons même pas pu, par nos amendements, exposer entièrement notre opinion, car il n’y avait, on ne saurait l’oublier, qu’une voix de majorité dans la commission, et si nous avions voulu faire prévaloir notre opinion et notre manière de voir, nous aurions fait le jeu de nos collègues de la droite ; or, nous avons toujours évité de le faite. Dans ces conditions, nous étions condamnés à voter le projet de la commission. L’heure est venue pour moi de prendre une sorte de revanche et de sortir un peu des obligations dans lesquelles je me suis trouvé pendant deux ans. M. le rapporteur ne m’en voudra donc pas si je fais aujourd’hui devant la Chambre ce que je n’ai pu faire devant la commission où nous étions obligés de voter avec la majorité.

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     Aristide BRIAND

    Réponse du librepenseur Briand, rapporteur de la loi de 1905 au libre penseur Allard

    « S’il fallait donner un nom au projet de M. Allard, je crois qu’on pourrait justement l’appeler un projet de suppression des Eglises par l’Etat. Evidemment, mon ami Allard a le désir très vif que l’Eglise, que la religion elle-même disparaissent. Seulement, au lieu de compter, pour atteindre ce but, sur le seul effort de la propagande, sur la seule puissance de la raison et de la vérité, M. Allard, dans sa hâte d’en finir avec la religion se tourne vers l’Etat et l’appelle au secours de la libre pensée ; il lui demande de mettre l’Eglise dans l’impossibilité de se défendre ; il le somme de commettre, au service de la libre pensée, la même faute qu’il a commise au service de l’Eglise et que nous n’avons jamais cessé, nous libres penseurs, de lui reprocher. »

    « Ce qu’ils veulent (les libres penseurs), c’est que vous arrachiez à l’Eglise le bouclier officiel derrière lequel elle peut s’abriter contre les efforts de la pensée libre, ce qu’ils ont le droit d’exiger, c’est que l’Etat les mette face à face avec l’Eglise pour lutter à armes égales.Si vous voulez que la raison libre ait un abri, construisez-le lui, mais n’essayez pas de la faire coucher dans le lit de l’Eglise. Il n’a pas été fait pour elle. »

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    Maurice Allard votera pour la loi telle que rédigée par Briand auquel Jaurès avait apporté sa caution et son ralliement.

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    ACCUEIL LP04              Aristide Briand - rapporteur de la Loi de 1905 à la Chambre -                                         

     

     

     

    ...en réponse à des demandes et des craintes d’interdiction des soutanes

     

     

     

    Votre commission, messieurs, a pensé qu’en régime de séparation la question du costume ecclésiastique ne pouvait pas se poser. Ce costume n’existe plus pour nous avec son caractère officiel, c’est-à-dire en tant qu’uniforme protégé par l’article 259 du code pénal. La soutane devient, dès le lendemain de la séparation, un vêtement comme un autre, accessible à tous les citoyens, prêtres ou non. C’est la seule solution qui nous ait paru conforme au principe même de la séparation, et c’est celle que je prie la Chambre de vouloir bien adopter.” (Applaudissements )

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    Anatole FRANCE

    Citations par auteur

    "C'est vous qui lui donnez les armes dont elle vous frappe. Pour les lui retirer, qu'attendez-vous? Administrée par vous, elle domine toujours vos administrations. Rompez les liens par lesquels vous l'attachez à l'Etat, brisez les formes par lesquelles vous lui donnez la contenance et la figure d'un grand corps politique, et vous la verrez bientôt se dissoudre dans la liberté."

    in " L'Eglise et la République" 1904

     

     

    Lettre à l'Humanité

    Cher citoyen Cachin,

    Je vous prie de signaler à vos lecteurs le récent livre de Michel Corday, les Hauts Fourneaux, qu'il importe de connaître.

    On y trouvera sur les origines et la conduite de la guerre des idées que vous partagerez et qu’on connaît encore trop mal en France ; on y verra, notamment, que la guerre mondiale fut essentiellement l'œuvre des hommes d'argent; que ce sont les hauts industriels des différents Etats de l'Europe qui, tout d'abord la voulurent, la rendirent nécessaire, la firent, la prolongèrent. Ils en firent leur état, mirent en elle leur fortune, en tirèrent d'immenses bénéfices et s'y livrèrent avec tant d'ardeur, qu'ils ruinèrent l'Europe, se ruinèrent eux-mêmes et disloquèrent le monde.

    Ecoutez Corday sur le sujet qu’i traite avec toute la force de sa conviction et toute la puissance de son talent.

    « Ces hommes-là, ils ressemblent à leurs haut s fourneaux, à ces tours féodales dressées face à face le long des frontières, et dont il faut sans cesse, le jour, la nuit, emplir les entrailles dévorantes de minerai, de charbon, afin que ruisselle au bas la coulée de métal. Eux aussi, leur insatiable appétit exige qu’on jette au feu, sans relâche, dans la paix, dans la guerre, et toutes les richesses du sol, et tous les fruits du travail, et les hommes, oui, les hommes, par troupeaux, par armées, tous précipités pêle-mêle dans la fournaise béante, afin que s’amassent à leurs pieds les lingots, encore plus de lingots, toujours plus de lingots… Oui, voilà bien leur emblème, leurs armes parlantes, à leur image.

    Ce sont eux les vrais hauts fourneaux ! » (page163)                  

    Ainsi, ceux qui moururent dans cette guerre ne surent pas pourquoi ils mouraient. Il en est de même dans toutes les guerres.  Mais non pas au même degré. Ceux qui tombèrent à Jemmapes* ne se trompaient pas à ce point sur la cause à laquelle ils se dévouaient. Cette fois, l'ignorance des victimes est tragique. On croit mourir pour la patrie; on meurt pour des industriels.

    Ces maîtres de l'heure possédaient les trois choses nécessaires aux grandes entreprises modernes: des usines, des banques, des journaux. Michel Corday nous montre comment ils usèrent de ces trois machines à broyer le monde. Il me donne, notamment, l’explication  d’un phénomène qui m’avait surpris non par lui-même , mais par son excessive intensité, et dont l’histoire ne m’avait pas fourni un semblable exemple : c’est comment la haine d’un peuple, de tout un peuple, s’étendit en France avec une violence inouïe et hors de toute proportion avec les haines soulevées dans ce même pays par les guerres de l’ancien régime qui ne faisaient pas haïr aux Français les peuples ennemis. Ce fut cette fois, chez nous, une haine qui ne s’éteignit pas avec la paix, nous fit oublier nos propres intérêts et perdre tout sens des réalités, sans même que nous sentions cette passion qui nous possédait, sinon parfois pour la trouver trop faible.

    Michel Corday montre très bien que cette haine a été forgée par les grands journaux, qui restent coupables, encore à cette heure, d’un état d’esprit qui conduit la France, avec l’Europe entière, à sa ruine totale. « L’esprit de vengeance et de haine, dit Michel Corday, est entretenu par les journaux. Et cette orthodoxie farouche ne tolère pas la dissidence ni même la tiédeur. Hors d’elle, tout est défaillance ou félonie. Ne pas la servir, c’est la trahir. »

    Vers la fin de la guerre, je m’étonnais devant quelques personnes de cette haine d’un peuple entier comme d’une nouveauté qu’on trouvait naturelle et à laquelle je ne m’habituais pas. Une dame de beaucoup d’intelligence et dont les mœurs étaient douces, assura que si c’était une nouveauté, cette nouveauté était fort heureuse . « C’est, dit-elle, un signe de progrès, et la preuve que notre morale s’est perfectionnée avec les siècles. La haine est une vertu ; c’est peut-être la plus noble des vertus. »

    Je lui demandai timidement comment il est possible de haïr tout un peuple :

    -Pensez, madame, un peuple entier, c’est grand…Quoi ? Un peuple composé de tant de millions d’individus, différents les uns des autres, dont un nombre infiniment petit a seul voulu la guerre, dont un nombre moindre encore en est responsable, et dont la masse innocente en a souffert mort et passion.

    Haïr un peuple, mais c’est haïr les contraires, le bien et le mal, la beauté et la laideur. »

    Quelle étrange manie ! Je ne sais pas trop si nous commençons à en guérir. Je l’espère. Il le faut. Le livre de Michel Corday vient à temps pour nous inspirer des idées salutaires. Puisse-t-il être entendu ! L’Europe n’est faite d’Etats isolés, indépendants les uns des autres. Elle forme un tout harmonieux. En détruire une partie, c’est offenser les autres.

    Notre salut, c’est d’être bons Européens. Hors de là, tout est ruine et misère.

    Salut et fraternité,

    Anatole France.



    *
    Victoire de Dumouriez le 6 novembre 1792, six semaines après Walmy.


    FRANCE Anatole

    M.Dubois demanda une fois à Mme Nozière quel était le jour le plus funeste de l’histoire.

    Madame Nozière ne le savait pas.

    C’est, lui dit M. Dubois, le jour de la bataille de Poitiers, quand, en 732, la science, l’art et la civilisation arabes reculèrent devant la barbarie franque.

     

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    BALZAC
     

    Citations par auteur

    Balzac, « Le faiseur »Flammarion 1495, page 47 

    «Mercadet

     …Enfin, qu'y a-t-il de déshonorant à devoir ? Est-il un seul État en Europe qui n'ait ses dettes ? Quel est l'homme qui ne meurt pas insolvable envers son père ? il lui doit la vie, et ne peut pas la lui rendre. La terre fait constamment faillite au soleil. La vie, Madame, est un emprunt perpétuel ! Et n'emprunte pas qui veut. Ne suis-je pas supérieur à mes créanciers ? J'ai leur argent, ils attendent le mien : je ne leur demande rien, et ils m'importunent ! Un homme qui ne doit rien ! mais personne ne songe à lui, tandis que mes créanciers s'intéressent à moi.

    Madame Mercadet.

    Un peu trop !... Devoir et payer, tout va bien ; mais devoir et ne pouvoir rendre, mais emprunter quand on se sait hors d'état  de s'acquitter ! je n'ose vous dire ce que j'en pense.

    (…)

    Mercadet.

    Un homme mélancolique se serait déjà noyé ! Un quintal de chagrin ne paie pas deux sous de dettes... Voyons ! pouvez-vous me dire où commence, où finit la probité dans le monde  commercial ?Tenez... nous n'avons pas de capital... dois-je le dire ?

    Madame Mercadet.
    Non, certes.

    Mercadet.

    N'est-ce pas une tromperie ? Personne ne nous donnerait un sou, le sachant ! Eh bien ! ne blâmez donc pas les moyens que  j'emploie pour garder ma place au grand tapis vert de la spéculation, en faisant croire à ma puissance financière. Tout crédit implique un mensonge ! Vous devez m'aider à cacher notre misère sous les brillants dehors du luxe. Les décorations veulent des machines, et les machines ne sont pas propres ! Soyez tranquille, plus d'un qui pourrait murmurer a fait pis que moi. Louis XIV, dans sa détresse, a montré Marly à Samuel Bernard pour en obtenir quelques millions, et aujourd'hui les lois modernes nous
    ont conduits à dire tous comme lui : L'Etat, c'est moi !

    (…) »

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    BERNARD Claude

    Citations par auteur

     "Dans les discussions et ou dans les explications de phénomènes, il faut toujours bien se garder de sortir de l’observation et de substituer un mot à la place du fait.
    Notre langage n’est en effet qu’approximatif et il est si peu précis, même dans les sciences, que si l’on perd les phénomènes de vue, pour s’attacher aux mots, on est bien vite en dehors de la réalité(…). L’esprit a naturellement des tendances systématiques et c’est pour cela que l’on cherche à s’accorder plutôt sur les mots que sur les choses. C’est une mauvaise direction qui embrouille les questions ...."



    "La mathématique nous fournit un éclatant exemple de l'ampleur des progrès que nous pouvons faire à priori dans la connaissance, indépendamment de l'expérience...C'est ainsi que Platon quitta le monde sensible, parce que celui-ci impose à l'entendement de si étroites limites, et qu'il s'aventura au-delà de celui-ci, sur les ailes des idées, dans l'espace vide de l'entendement pur." 

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    BONAPARTE (devenu Napoléon I) justifie le concordat de 1801

    Comment avoir de l'ordre dans un Etat sans religion?…la société ne peut exister dans unEtat sans religion. La société ne peut exister sans l'inégalité des fortunes, et l'inégalité des fortunes ne peut exister sans la religion. Quand un homme meurt de faim à côté d'un autre qui regorge, il lui est impossible d'accéder à cette différence s'il n'y a pas là une autorité qui lui dise "Dieu le veut ainsi, il faut qu'il y ait des pauvres et des riches dans le monde; mais ensuite et pendant l’éternité le partage sera fait autrement…

     

     

    C'est en me faisant catholique que j’ai fini la guerre de Vendée, en me faisant musulman que je me suis établi en Égypte, en me faisant ultramontain que j’ai gagné les esprits en Italie. Si je gouvernais le peuple juif, je rétablirais le temple de Salomon. »1710
    Napoléon BONAPARTE (1769-1821), Déclaration au Conseil d’État, 1er août 1800
    L’Europe et la Révolution française (1907), Albert Sorel.
    Principe pragmatique et conception très utilitaire de la religion : il ne faut pas la combattre et la détruire comme les révolutionnaires, mais s’en servir pour affermir l’État et garantir l’obéissance des citoyens au pouvoir civil. Paradoxalement, Danton et Robespierre pensaient de même.

    « Si vous ôtez la foi au peuple, vous n’avez que des voleurs de grand chemin. »1761
    NAPOLÉON Ier (1769-1821)
    Pensées politiques et sociales de Napoléon (1969)
    Cette conviction préfigurait le Concordat et la politique religieuse sous le Consulat : « Comment avoir de l’ordre dans un État sans une religion ? » dit le Premier Consul à Roederer (juillet 1800). « Il n’y a pas de bonne morale sans religion […] une société sans religion est comme un vaisseau sans boussole » (juin 1800, aux curés de Milan où il est entré en vainqueur). « Nulle société ne peut exister sans morale. Il n’y a pas de bonne morale sans religion. Il n’y a donc que la religion qui donne à l’État un appui ferme et durable » (Maximes et pensées). 

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    BRECHT Bertold

    Citations par auteurdans L'achat du cuivre (1939-40)

     

    Plus nous arrachons de choses à la nature grâce à l'organisation du travail, aux grandes découvertes, aux inventions, plus nous tombons, semble-t-il dans l'insécurité de l'existence. Ce n'est pas nous qui dominons les choses, semble-t-il, mais les choses qui nous dominent. Or, cette apparence subsiste parce que certains hommes, par l'intermédiaire des choses, dominent d'autres hommes. Nous ne serons libérés des puissances naturelles que lorsque nous serons libérés de la violence des hommes. Si nous voulons profiter en tant qu'hommes de notre connaissance de la nature, il nous faut ajouter notre connaissance de la nature, il nous faut ajouter à notre connaissance de la nature, la connaissance de la société humaine.

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    La Résistible Ascension d'Arturo Ui, 1941Modifier

    Brecht critique dans cette pièce le régime nazi en transposant l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler dans le Chicago des années 1930. Arturo Ui est Adolf Hitler et Ernesto Roma est Ernst Röhm ; Chicago représente l'Allemagne et Cicero l'Autriche.

       Arturo Ui :
    J'ai toujours souligné que le travail honnête
    Ne déshonore pas, mais qu'il est constructif
    Et produit du profit, donc qu'il est nécessaire.
    J'accorde au travailleur ma sympathie entière ;
    Pris en particulier. Et c'est uniquement
    S'il se ligue et prétend avoir son mot à dire
    Dans certaines questions dont il ne comprend rien,
    Comme sur les profits ou des questions pareilles,
    Que je dis : « Camarade, halte-là ! Pas d'erreurs !
    Tu es un travailleur, c'est donc que tu travailles,
    Si tu fais grève et ne travailles plus, alors
    Tu n'es plus un travailleur, mais un individu
    Dangereux, et alors je dois passer aux actes. »

     

       Arturo Ui :
    Je suis social : on peut quelquefois constater
    Que des riches aussi je me fais écouter.

     

    Arturo Ui : Le commerce ne connaît pas la mort.

     

       Ernesto Roma :
    Le jour viendra où ceux que tu as fait abattre
    Se dresseront, Arthur, et ceux que tu feras
    Abattre à l'avenir. Un peuple surgira,
    Et tous ils marcheront contre toi, une armée
    Sanglante, haine au cœur, et, seul, tu chercheras
    Une aide en vain des yeux, l'aide que j'ai cherchée.
    Alors menace, implore, et maudits et promets !
    Nul ne t'écoutera ! Nul ne m'a écouté !

     

       Troisième marchand de Chicago :
    Il faut, les gars,
    Vous défendre. Écouter : vous devez mettre un terme
    À cette peste noire ! Ou le pays doit-il
    Se laisser dévorer par cette maladie ?
       Premier marchand de Chicago :
    Une ville d'abord, ensuite une autre ville.
    La bataille au couteau, c'est un devoir civique.
       Deuxième marchand de Cicero :
    Pourquoi nous justement ? Nous nous lavons les mains.
       Quatrième marchand de Chicago :
    Et, si Dieu le permet, nous avons l'espérance
    Que ce cochon un jour sur des gens tombera
    Qui montreront les crocs.

     

       ÉPILOGUE :

    Vous, apprenez à voir, plutôt que de rester
    Les yeux ronds. Agissez au lieu de bavarder.
    Voilà ce qui aurait pour un peu dominé le monde !
    Les peuples en ont eu raison, mais il ne faut
    Pas nous chanter victoire, il est encore trop tôt :
    Le ventre est encore fécond, d'où a surgi la bête immonde.


     

    BUISSON Ferdinand

    Citations par auteur

     

    A l'article Gassendi (http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/)

    de son dictionnaire de pédagogie

    "(...)

    Sa première oeuvre est une attaque contre cette scolastique absurde, déjà décriée par Ramus, et qui donnait en matière d'enseignement les résultats déplorables flétris par Montaigne et bafoués par Rabelais. Façonnée par la discipline ardemment catholique du moyen âge, l'éducation scolastique domptait volontiers la chair par la-contrainte ascétique et les rigueurs physiques, repoussait la liberté de l'examen, de la raison et de la conscience, et préparait plutôt les esprits à croire au surnaturel qu'à voir et à connaître la nature. Gassendi au contraire étudia constamment la nature ; il fut l'ami et le consolateur de Galilée persécuté ; il usa librement de la raison dans la science et dans la critique ; sa tentative de réhabiliter l'épicurisme, doctrine qui affirme la légitimité de l'attrait exercé sur l'homme par son plaisir, implique de sa part une franche et naïve acceptation de la nature humaine. Par tous ces points, il se rattache à la Renaissance, à ses grands savants et à ses grands critiques, à ses grands pédagogues et en particulier à l'auteur du Gargantua. C'est en quelque sorte au travers de Gassendi que se propage, sous une forme spéculative, la philosophie naturellement épicurienne de Rabelais, pour aller reprendre de nouveau la forme d'une pédagogie libérale dans Molière. La noble doctrine du maître n'est-elle pour rien dans les théories si humaines du disciple, dans le jugement pédagogique si ferme et si sensé de l'auteur des Précieuses ridicules, de l'Ecole des femmes, des Femmes savantes, dans la conduite d'Ariste et dans l'opinion de Clitandre? Successeur de Bacon, ami de Hobbes, adversaire de Descartes et de la théorie des idées innées, peu féconde en pédagogie ; partisan et interprète distingué d'une sage philosophie qui ne dédaigne pas les sens, qui reconnaît la nécessité et la valeur de l'expérience et qui en fait par conséquent la base de l'éducation, Gassendi réchauffe pour ainsi dire de son influence au dix-septième siècle cette glorieuse pédagogie française qui, déjà tout en germes dans Rabelais, donne sa fleur dans Molière et son fruit au dix-huitième siècle. Qui ne compterait parmi les pédagogues celui dont l'oeuvre est Molière?"


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    CHAUMETTE Pierre Gaspard

    Citations par auteur

    Fervent déchristianisateur, il fait volte-face dans son discours prononcé à la Commune, le 28 novembre 1793 et formule clairement, dans les pas de Robespierre,ce qui se nommera la laïcité de l'Etat.

    "... J'estime que le conseil doit rejeter loin de lui toutes discussions relatives aux différents cultes. Peu nous importe que tel soit théiste ou athée, catholique ou grec, ou calviniste, ou protestant, qu'il croie à l'alcoran, aux miracles, aux loups-garous, aux contes des fées, aux damnés, cela ne nous regarde pas ; qu'il rêve tant qu'il voudra, pourvu que ces rêves ne soient ni trop bruyants, ni trop furieux, peu nous importe. Ne nous informons pas s'il va la messe, à la synagogue ou aux prêchés : informons-nous seulement, s'il est républicain ; ne nous mêlons pas de ses lubies, mêlons-nous d'administrer, de lui assurer le libre exercice de ses droits, même de celui de rêver.''


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    Citations par auteur

    Georges CORM :

    Recours au religieux et non pas retour du religieux

    "L’appel occidental à la religion, qu’il s’agisse de l’invocation des valeurs dites judéo-chrétiennes ou du recours aux différents fondamentalismes des Églises américaines, témoigne bien moins du retour du religieux que de son contraire, le recours à la religion. Ce recours provient de la nécessité de donner un vernis de légitimité à des actions politiques qui, au regard des critères classiques de l’humanisme moderne, tel que façonné depuis la philosophie des Lumières et la Révolution française, en manquaient totalement. (…) En fait, le retour du religieux, loin d’être un phénomène naturel, une réaction quasi biologique aux excès dans lesquels la laïcité aurait conduit le monde, est un phénomène politique majeur qui n’a de religieux que le nom. Il n’est lié à aucune évolution majeure dans les constructions théologiques et politiques ou dans les expressions de la foi, sinon le regain de lecture littérale de l’Ancien Testament et des Écritures qui sévit aux Etats-Unis, mais aussi(…) pour d’autres raisons, dans les sociétés musulmanes et le judaïsme."
    La question religieuse au XXIe siècle Géopolitique et crise de la postmodernité (p 33-34)

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     COURBET GUSTAVE

    Citations par auteur

     

    Lettre  "à l'armée allemande et aux artistes allemands"(1870)

     "Laissez-nous vos canons Krupp,nous les fondrons avec les nôtres ; le dernier canon,gueule en l'air,coiffé du bonnet phrygien, planté sur un piédestal acculé sur trois boulets,et ce monument colossal,que nous érigerons ensemble sur la place Vendôme,sera notre colonne,à vous et à nous,la colonne des peuples,la colonne de l'Allemagne et de la France à jamais fédérées."

     

    Le Conseil de la Commune de Paris considérait la colonne Vendôme comme "un monument de barbarie,un symbole de force brute et de fausse gloire,une affirmation du militarisme,une négation du droit international,une insulte permanente des vainqueurs aux vaincus,un attentat perpétuel à l'un des trois grands principes de la République française,la Fraternité." et décréta sa démolition.       

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     ENGELS

    Citations par auteur

    Guerre et révolution : « PAROLES PROPHETIQUES ››
    - Londres - 15 décembre 1887

    … Et enfin, il n’y a plus pour la Prusse-Allemagne d’autre guerre possible qu’une guerre mondiale, et, à la vérité, une guerre mondiale d’une ampleur et d’une violence encore jamais vues. Huit à dix millions de soldats s’entr’égorgeront ; ce faisant, ils dévoreront toute l’Europe comme jamais ne le fit encore une nuée de sauterelles. Les dévastations de la guerre de Trente ans, condensées en trois ou quatre années et répandues sur tout le continent : la famine, les épidémies, la férocité générale, tant des armées que des masses populaires, provoquée par l’âpreté du besoin, la confusion p. 527désespérée dans le mécanisme artificiel qui régit notre commerce, notre industrie et notre crédit, finissant dans la banqueroute générale. L’effondrement des vieux États et de leur sagesse politique routinière est tel que les couronnes rouleront par douzaines sur le pavé et qu’il ne se trouvera personne pour les ramasser ; l’impossibilité absolue de prévoir comment tout cela finira et qui sortira vainqueur de la lutte ; un seul résultat est absolument certain : l’épuisement général et la création des conditions nécessaires à la victoire finale de la classe ouvrière.

    Telle est la perspective si la course aux armements poussée à l’extrême porte enfin ses fruits inévitables. Voilà, Messieurs les princes et les hommes d’État, où votre sagesse a amené la vieille Europe. Et s’il ne vous reste rien d’autre qu’à ouvrir la dernière grande sarabande guerrière, ce n’est pas pour nous déplaire (uns kann es recht sein). La guerre va peut-être nous rejeter momentanément à l’arrière-plan, elle pourra nous enlever maintes positions déjà conquises. Mais, si vous déchaînez des forces que vous ne pourrez plus maîtriser ensuite, quelque tour que prennent les choses, à la fin de la tragédie vous ne serez plus qu’une ruine et la victoire du prolétariat sera déjà acquise, ou, quand même (doch), inévitable.
    Londres, 15 décembre 1887.
    Friedrich Engels.



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    FERRY Jules (à propos de )

    Citations par auteur

    L’école de Jules Ferry égalait l’univers à l’appétit enfantin, faisait tenir le monde entier dans les quatre murs de la classe, inscrivait les saisons dans les dictées, mettant les plantes et les bêtes au tableau noir, permettait l’aventure sans la désillusion, les fausses additions sans la ruine, conjuguant l’exotisme à l’intimité, le tremblement à la protection, la liberté à la sécurité.


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    FONTENELLE (1687)

     

     Assurons-nous bien du fait, avant que de nous inquiéter de la cause. Il est vray que cette méthode est bien lente pour la plupart des Gens, qui courent naturellement à la cause, et passent par dessus la vérité du fait; mais enfin éviterons-nous le ridicule d'avoir trouvé la cause de ce qui n'est point. 

    (apologue de "la dent d'or")

     

    Fontenelle, Histoire des oracles, Première dissertation, chapitre IV (1687).

              Assurons-nous bien du fait, avant que de nous inquiéter de la cause. Il est vrai que cette méthode est bien lente pour la plupart des gens, qui courent naturellement à la cause, et passent par-dessus la vérité du fait, mais enfin nous éviterons le ridicule d'avoir trouvé la cause de ce qui n'est point.
              Ce malheur arriva si plaisamment sur la fin du siècle passé à quelques savants d'Allemagne, que je ne puis m'empêcher d'en parler ici.
              En 1593, le bruit courut que les dents étant tombées à un enfant de Silésie, âgé de sept ans, il lui en était venu une d'or, à la place d'une de ses grosses dents. Horstius, professeur en médecine dans l’Université de Helmstad, écrivit en 1595 l'histoire de cette dent, et prétendit qu'elle était en partie naturelle, en partie miraculeuse, et qu'elle avait été envoyée de Dieu à cet enfant pour consoler les Chrétiens affligés par les Turcs. Figurez-vous quelle consolation, et quel rapport de cette dent aux Chrétiens, ni aux Turcs. En la même année, afin que cette dent d'or ne manquât pas d'historiens, Rullandus en écrit encore l'histoire. Deux ans après, Ingolsteterus, autre savant, écrit contre le sentiment que Rullandus avait de la dent d'or, et Rullandus fait aussitôt une belle et docte réplique. Un autre grand homme nommé Libavius ramasse tout ce qui avait été dit de la dent et y ajoute son sentiment particulier. Il ne manquait autre chose à tant de beaux ouvrages, sinon qu'il fût vrai que la dent était d'or. Quand un orfèvre l'eut examinée, il se trouva que c'était une feuille d'or appliquée à la dent avec beaucoup d'adresse; mais on commença par faire des livres, et puis on consulta l'orfèvre.
              
    Rien n'est plus naturel que d'en faire autant sur toutes sortes de matières. Je ne suis pas si convaincu de notre ignorance par les choses qui sont, et dont la raison nous est inconnue, que par celles qui ne sont point, et dont nous trouvons la raison. Cela veut dire que non seulement nous n'avons pas les principes qui mènent au vrai, mais que nous en avons d'autres qui s'accommodent très bien avec le faux.

     Bernard Le Bovier de Fontenelle : 1657-1757


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    FORGET Philippe

    "spirituel(le)":

    <<Cet adjectif désigne l'activité réflexive et créatrice de l'esprit humain. Il n'y a aucune raison de l'abandonner aux prêcheurs de la "spiritualité". Il y a bien plus d'activité spirituelle chez ceux qui explorent et transforment la matière que chez ceux qui prennent la pose "spirituelle".>>

     neutre, neutralité

    "Si elle (la puissance publique) est neutre devant l'expression licite des cultes, c'est parce que justement, elle neutalise leur intrusion dans la sphère publique."

     


    FORGET Philippe

    Citations par auteur

    "spirituel(le)":

    <<Cet adjectif désigne l'activité réflexive et créatrice de l'esprit humain. Il n'y a aucune raison de l'abandonner aux prêcheurs de la "spiritualité". Il y a bien plus d'activité spirituelle chez ceux qui explorent et transforment la matière que chez ceux qui prennent la pose "spirituelle".>>

     neutre, neutralité

    "Si elle (la puissance publique) est neutre devant l'expression licite des cultes, c'est parce que justement, elle neutalise leur intrusion dans la sphère publique."

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    Anatole FRANCE

    Citations par auteur

    "C'est vous qui lui donnez les armes dont elle vous frappe. Pour les lui retirer, qu'attendez-vous? Administrée par vous, elle domine toujours vos administrations. Rompez les liens par lesquels vous l'attachez à l'Etat, brisez les formes par lesquelles vous lui donnez la contenance et la figure d'un grand corps politique, et vous la verrez bientôt se dissoudre dans la liberté."

    in " L'Eglise et la République" 1904

     

     

     

    Lettre à l'Humanité

    Cher citoyen Cachin,

    Je vous prie de signaler à vos lecteurs le récent livre de Michel Corday, les Hauts Fourneaux, qu'il importe de connaître.

    On y trouvera sur les origines et la conduite de la guerre des idées que vous partagerez et qu’on connaît encore trop mal en France ; on y verra, notamment, que la guerre mondiale fut essentiellement l'œuvre des hommes d'argent; que ce sont les hauts industriels des différents Etats de l'Europe qui, tout d'abord la voulurent, la rendirent nécessaire, la firent, la prolongèrent. Ils en firent leur état, mirent en elle leur fortune, en tirèrent d'immenses bénéfices et s'y livrèrent avec tant d'ardeur, qu'ils ruinèrent l'Europe, se ruinèrent eux-mêmes et disloquèrent le monde.

    Ecoutez Corday sur le sujet qu’i traite avec toute la force de sa conviction et toute la puissance de son talent.

    « Ces hommes-là, ils ressemblent à leurs haut s fourneaux, à ces tours féodales dressées face à face le long des frontières, et dont il faut sans cesse, le jour, la nuit, emplir les entrailles dévorantes de minerai, de charbon, afin que ruisselle au bas la coulée de métal. Eux aussi, leur insatiable appétit exige qu’on jette au feu, sans relâche, dans la paix, dans la guerre, et toutes les richesses du sol, et tous les fruits du travail, et les hommes, oui, les hommes, par troupeaux, par armées, tous précipités pêle-mêle dans la fournaise béante, afin que s’amassent à leurs pieds les lingots, encore plus de lingots, toujours plus de lingots… Oui, voilà bien leur emblème, leurs armes parlantes, à leur image.

    Ce sont eux les vrais hauts fourneaux ! » (page163)                  

    Ainsi, ceux qui moururent dans cette guerre ne surent pas pourquoi ils mouraient. Il en est de même dans toutes les guerres.  Mais non pas au même degré. Ceux qui tombèrent à Jemmapes* ne se trompaient pas à ce point sur la cause à laquelle ils se dévouaient. Cette fois, l'ignorance des victimes est tragique. On croit mourir pour la patrie; on meurt pour des industriels.

    Ces maîtres de l'heure possédaient les trois choses nécessaires aux grandes entreprises modernes: des usines, des banques, des journaux. Michel Corday nous montre comment ils usèrent de ces trois machines à broyer le monde. Il me donne, notamment, l’explication  d’un phénomène qui m’avait surpris non par lui-même , mais par son excessive intensité, et dont l’histoire ne m’avait pas fourni un semblable exemple : c’est comment la haine d’un peuple, de tout un peuple, s’étendit en France avec une violence inouïe et hors de toute proportion avec les haines soulevées dans ce même pays par les guerres de l’ancien régime qui ne faisaient pas haïr aux Français les peuples ennemis. Ce fut cette fois, chez nous, une haine qui ne s’éteignit pas avec la paix, nous fit oublier nos propres intérêts et perdre tout sens des réalités, sans même que nous sentions cette passion qui nous possédait, sinon parfois pour la trouver trop faible.

    Michel Corday montre très bien que cette haine a été forgée par les grands journaux, qui restent coupables, encore à cette heure, d’un état d’esprit qui conduit la France, avec l’Europe entière, à sa ruine totale. « L’esprit de vengeance et de haine, dit Michel Corday, est entretenu par les journaux. Et cette orthodoxie farouche ne tolère pas la dissidence ni même la tiédeur. Hors d’elle, tout est défaillance ou félonie. Ne pas la servir, c’est la trahir. »

    Vers la fin de la guerre, je m’étonnais devant quelques personnes de cette haine d’un peuple entier comme d’une nouveauté qu’on trouvait naturelle et à laquelle je ne m’habituais pas. Une dame de beaucoup d’intelligence et dont les mœurs étaient douces, assura que si c’était une nouveauté, cette nouveauté était fort heureuse . « C’est, dit-elle, un signe de progrès, et la preuve que notre morale s’est perfectionnée avec les siècles. La haine est une vertu ; c’est peut-être la plus noble des vertus. »

    Je lui demandai timidement comment il est possible de haïr tout un peuple :

    -Pensez, madame, un peuple entier, c’est grand…Quoi ? Un peuple composé de tant de millions d’individus, différents les uns des autres, dont un nombre infiniment petit a seul voulu la guerre, dont un nombre moindre encore en est responsable, et dont la masse innocente en a souffert mort et passion.

    Haïr un peuple, mais c’est haïr les contraires, le bien et le mal, la beauté et la laideur. »

    Quelle étrange manie ! Je ne sais pas trop si nous commençons à en guérir. Je l’espère. Il le faut. Le livre de Michel Corday vient à temps pour nous inspirer des idées salutaires. Puisse-t-il être entendu ! L’Europe n’est faite d’Etats isolés, indépendants les uns des autres. Elle forme un tout harmonieux. En détruire une partie, c’est offenser les autres.

    Notre salut, c’est d’être bons Européens. Hors de là, tout est ruine et misère.

    Salut et fraternité,

    Anatole France.



    *
    Victoire de Dumouriez le 6 novembre 1792, six semaines après Walmy.


    FRANCE Anatole

    M.Dubois demanda une fois à Mme Nozière quel était le jour le plus funeste de l’histoire.

    Madame Nozière ne le savait pas.

    C’est, lui dit M. Dubois, le jour de la bataille de Poitiers, quand, en 732, la science, l’art et la civilisation arabes reculèrent devant la barbarie franque.

     


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    FREUD Sigmund

     Citations par auteur

    (1927), “L’avenir d’une illusion”. Trad. franç., 1932. 44

    (...), en retirant de l'au-delà ses espérances ou en concentrant sur la vie terrestre toutes ses énergies libérées, l'homme parviendra sans doute à rendre la vie supportable à tous et la civilisation n'écrasera plus personne.
    Alors il pourra, sans regrets, dire avec l'un de nos confrères en incrédulité :
    Nous abandonnons le ciel
    Aux anges et aux moineaux *.

    * Den Himmel überlassen wir
    Den Engeln und den Spatzen.
    (HEINE, Deutschland, chap. 1er)

     


     

    GOETHE Yohan Wolfgang von

    "Im Anfang war die Tat." (in Faust)

    "Au début était l'action" opposé au "Au début était le verbe" de la bible


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     HUGO Victor

     

    Citations par auteur

    "Les nations ont au-dessus d'elles quelque chose qui est en-dessous d'elles, les gouvernements."

     

     

    Les misérables chap.8

    (Le sénateur) - (...)Après ça, il faut bien quelque chose à ceux qui sont en bas, aux va-nu-pieds, aux gagne-petit, aux misérables. On leur donne à gober les légendes, les chimères, l'âme, l'immortalité, le paradis, les étoiles. Ils mâchent cela. Ils le mettent sur leur pain sec. Qui n'a rien a le bon Dieu. C'est bien le moins. Je n'y fais point obstacle, mais je garde pour moi monsieur Naigeon. Le bon Dieu est bon pour le peuple.

    (...)

    (L'évêque de Digne )- Mais vous êtes bons princes, et vous ne trouvez pas mauvais que la croyance au bon Dieu soit la philosophie du peuple, à peu près comme l'oie aux marrons est la dinde aux truffes du pauvre.



    "Homme, veux-tu trouver le vrai ? cherche le juste.
    Mais quant au dogme, neuf et jeune, ou vieux et fruste,
    Quant aux saints fabliaux, quant aux religions
    Inoculant l’erreur dans leurs contagions,
    Semant les fictions, les terreurs, les présages,
    Quant à tous ces docteurs, à ces essaims de sages
    Qui vont l’un maudissant ce que l’autre a béni,
    Qui, volant, bourdonnant, harcelant l’infini,
    Feraient abriter Dieu sous une moustiquaire,
    Quant au daïri roi, quant au pape vicaire,
    Quant à tous ces korans que chaque âge inventa,
    Edda, Veda, Talmud, King ou Zend-Avesta,
    Ce n’est qu’une confuse et perverse mêlée ;
    En les étudiant, ô pauvre âme aveuglée,
    Tu n’apprendras pas plus le réel qu’en cherchant
    A composer, avec des insultes, un chant ! "

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     JAURES

    Citations par auteur

     

    « La guerre est, comme l’exploitation directe du travail ouvrier, une des formes du capitalisme, et le prolétariat peut engager une lutte systématique et efficace contre la guerre, comme il a entrepris une lutte systématique et efficace contre l’exploitation de la force ouvrière. »

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    KANT Emmanuel

    Citations par auteur

    -"Criique de la raison pure"-

    "La mathématique nous fournit un éclatant exemple de l'ampleur des progrès que nous pouvons faire à priori dans la connaissance, indépendamment de l'expérience...C'est ainsi que Platon quitta le monde sensible, parce que celui-ci impose à l'entendement de si étroites limites, et qu'il s'aventura au-delà de celui-ci, sur les ailes des idées, dans l'espace vide de l'entendement pur." 

     

     

    "J'entends présentement crier de tous côtés: "Ne raisonnez pas! L'officier dit: "Ne raisonnez pas, exécutez!" Le financier (le percepteur) : "Ne raisonnez pas, payez!" Le prêtre : "Ne raisonnez pas, croyez!"... Il y a partout limitation de la liberté." (Emmanuel Kant 1724-1804 Qu'est-ce que les Lumières? / 1784)

     


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    KENYATTA JOMO

     

    «Lorsque les Blancs sont venus en Afrique, nous avions les terres et ils avaient la Bible. Ils nous ont appris à prier les yeux fermés : lorsque nous les avons ouverts, les Blancs avaient la terre et nous la Bible.»

     


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     LAFARGUE Jules

    Citations par auteur

    Pie IX au paradis (théâtre)

    As-tu donc des yeux pour ne point voir ? Ne vois-tu pas que tout s'écroule ? Notre pouvoir est ébranlé, chancelant, et pourtant c'est nous qui sommes les seuls debout au milieu des civilisations en ruines, parce que ne meurt pas, du passé qui écrase l'atome humain. Ne vois-tu pas que la bourgeoisie, cette bourgeoisie qui au siècle dernier triomphait de nous par l'esprit, le ridicule et le couperet de la guillotine, hantée par les terreurs, regarde autour d'elle et brame après un protecteur, après un sauveur ? Ne vois-tu pas que les rois, les empereurs, sentant la terre trembler, se tournent vers nous ? Nous sommes l'ancre du salut, le havre de la bourgeoisie ; car nous conduisons le troupeau des humains avec la peur de l'inconnu, nous savons les paroles mystiques qui brisent les énergies, domptent les volontés et forcent la bête humaine à lâcher la proie pour l'ombre. Ne vois-tu pas que comme l'aiglon qui se débat pour briser l'œuf, la noire classe des travailleurs s'agite convulsivement pour faire éclater le moule de la vieille société. Toutes les classes privilégiées auront à s'unir pour étouffer le monstre avant qu'il n'éclose. Ne vois-tu pas que la peur des revendications prolétariennes, que la peur de l'Internationale, que la peur du communisme a réuni en un seul faisceau les intérêts des classes régnantes de tous les pays ? Pour traquer le socialisme, la Sainte-Alliance est ressuscitée. Ô Pape infaillible, c'est nous, l'esprit des temps passés, qui prendrons la tête de la croisade contre les barbares de la civilisation qui veulent détruire toute société, toute morale, toute justice.

     


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    Meillassoux Claude, directeur de recherche au CNRS

    Prolétaire : celui qui, à Rome , n’avait pas d’autre richesse que sa progéniture. Comme son nom l’indique , il est prolifique.

    « Depuis Condorcet, les démographes ont observé que la croissance démographique est plus faible, parfois même négative, dans les sociétés où les conditions d’entretien et de reproduction physique des individus son les meilleures et où les conditions matérielles d’avenir sont les mieux assurées. Or, les politiques d’ajustement structurel imposées quasi uniformément par les institutions financières internationales vont dans un sens rigoureusement contraire. Elles imposent au premier chef de sévères mesures restrictives sur tout ce qui contribue à l’entretien de la vie et au progrès : suppression des subventions aux produits alimentaires, maintien des bas salaires, réduction drastique des dépenses publiques de santé, d’assistance sociale et même d’éducation. »

     


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    Laïcité:

    La laïcité n'est pas une opinion, mais le droit d'en avoir une.

    Laïc ou laïque?

     

    laïc s'écrit des chrétiens qui n'appartiennent pas au clergé ni aux ordres religieux (le nom correspondant est laïcat, "ensemble des laïcs";
    laïque s'écrit de ce qui respecte strictement la neutralité vis-à -vis des diverses religion

    « Depuis la crise de 1880-1910 entre l'Eglise et l'Etat, l'usage s'est établi en France, de réser­ver les deux orthographes du mot à deux signi­fications différentes: laïc s'écrit des chrétiens qui n'appartiennent pas au clergé ni aux ordres religieux (le nom correspondant est laïcat, ("ensemble des laïcs") ; laïque s'écrit de ce qui respecte strictement la neutralité vis-à-vis des diverses religions» (Dupré, 1972)

    Laïcité ouverte

    1950 : Robert Treno, rédacteur en Chef du Canard Enchaîné écrit : « Il fut un temps où les choses étaient simples, on était de droite avec les patrons et les curés, on était de gauche avec les ouvriers et les laïques. »

    1958 :Instauration de la 5ème république par ce qu’il faut bien appeler un coup d’Etat. Seule la FEN appelle à la grève !

    1959 : Loi Debré fondée sur un oxymore : « … L'établissement (privé sous contrat), tout en conservant son caractère propre, doit donner cet enseignement dans le respect total de la liberté de conscience. Tous les enfants sans distinction d'origine, d'opinions ou de croyance, y ont accès… »

    1960 : les laïques s’unissent :Serment de Vincennes contre la loi Debré (extraits) : « Nous …faisons le serment solennel (…) de lutter sans trêve et sans défaillance jusqu’à son abrogation ; et d’obtenir que l’effort scolaire de la République soit uniquement réservé à l’école de la Nation, espoir de notre jeunesse. » « Fonds publics à l’école publique…. »

    Ensuite ça se gâte : 1970 : Le congrès de la CFDT définit la laïcité « ouverte » ou « plurielle » : «… qui n’est pas la neutralité, mais la libre expression des personnes dans leur diversité, favorisant le développement des consciences individuelles.»

    1971 : Le loup rentre dans la bergerie ! Les militants catholiques entrent dans le Parti Socialiste. Au congrès d’Épinay, Mitterrand qui en devient premier secrétaire les salue :

    « Je constate …que les personnalistes d’Emmanuel Mounier sont, c’est l’occasion de le dire, Dieu soit loué, parmi nous…et que peut-être, pour la première fois, ce qui se passe au sein du monde chrétien, et particulièrement de l’Église catholique, peut signifier sans qu’on s’illusionne encore sur les grandes masses, le rendez-vous qu’ont espéré tous ceux qui depuis au moins vingt-cinq ans (…) sont allés dans ce sens. »

    1981 : La gauche au pouvoir Alain Savary, devant le sénat :

    « Je vous demande d’apprécier l’attitude d’une majorité qui aurait pu en une nuit abroger les lois Debré et Guermeur. »

    Et il s’en vante le bougre !

    1984 : Alain Savary, alors qu’il quitte le gouvernement, déplore le mépris de l’Église et de la droite :

    « On avait annoncé que l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 se traduirait par l’arrêt du financement des écoles privées. Chacun sait qu’il n’en a rien été. L’État a respecté les lois en vigueur en inscrivant à sa charge 14,5 milliards au budget 1982, 16,5 milliards au budget 1983, 18,5 milliards au budget 1984. »

    2013 : Claude Domeizel, sénateur 04, à l’origine de la « journée de la laïcité du 9 décembre »dans sa lettre de réponse à la Libre Pensée 04 du 26 mars:

    « Je suis très attaché à une conception ouverte et tolérante de la laïcité. Sachez que pour moi, la laïcité n’est pas l’exclusion des religions. D’ailleurs, dans le cadre du débat national sur le projet de loi en question, les congrégations religieuses ont été nombreuses à être auditionnées. »… « Pour moi, la laïcité n’est pas contre les religions mais sous-entend leur reconnaissance et la liberté de chacun d’y adhérer. Je faillirais à mes obligations d’élu républicain si je négligeais l’avis de tous pour forger ma réflexion personnelle.»
     


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     Lincoln Abraham

    « On peut mentir une fois à tout le monde, on peut mentir tout le temps à une personne, mais on ne peut mentir tout le temps à tout le monde »

     


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    LUCRÈCE


    "Ceux-là mêmes en effet qui savent bien que les dieux mènent une vie sans soucis s'interrogent quelquefois, étonnés, sur l'accomplissement des phénomènes naturels, surtout sur ce qu'ils contemplent au-dessus de leurs têtes, dans les régions éthérées ; alors ils retombent aux antiques superstitions, ils reprennent le joug des durs maîtres auxquels leur misère leur fait attribuer un pouvoir souverain, car ils ignorent ce qui peut être et ce qui ne le peut pas, l'énergie départie à chaque existence, enfin le terme inflexible qui la borne.


     

    Maalouf Amin

    Toute pratique discriminatoire est dangereuse, même lorsqu’elle s’exerce en faveur d’une communauté qui a souffert. Non seulement parce qu’on remplace ainsi une injustice par une autre, et qu’on renforce la haine et la suspicion, mais pour une raison de principe plus grave encore à mes yeux : tant que la place d’une personne dans la société continue à dépendre de son appartenance à telle ou telle communauté, on est en train de perpétuer un système pervers qui ne peut qu’approfondir les divisions ; si l’on cherche à réduire les inégalités, les injustices, les tensions raciales ou ethniques ou religieuses ou autres, le seul objectif raisonnable, le seul objectif honorable, c’est d’œuvrer pour que chaque citoyen soit traité comme un citoyen à part entière, quelles que soient ses appartenances. Bien entendu, un tel horizon ne peut être atteint du jour au lendemain, mais ce n’est pas une raison pour conduire l’attelage dans la direction opposée.  

     

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    Mars Attaque

    Citations par auteur

    Tup tup tup...tuptuptup!

     

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    MEILLASSOUx Claude, directeur de recherche au CNRS

    Prolétaire : celui qui, à Rome , n’avait pas d’autre richesse que sa progéniture. Comme son nom l’indique , il est prolifique.

    « Depuis Condorcet, les démographes ont observé que la croissance démographique est plus faible, parfois même négative, dans les sociétés où les conditions d’entretien et de reproduction physique des individus son les meilleures et où les conditions matérielles d’avenir sont les mieux assurées. Or, les politiques d’ajustement structurel imposées quasi uniformément par les institutions financières internationales vont dans un sens rigoureusement contraire. Elles imposent au premier chef de sévères mesures restrictives sur tout ce qui contribue à l’entretien de la vie et au progrès : suppression des subventions aux produits alimentaires, maintien des bas salaires, réduction drastique des dépenses publiques de santé, d’assistance sociale et même d’éducation. »


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    MONTESQUIEU

    Citations par auteur

    • « l’État doit à tous les citoyens une subsistance assurée, la nourriture un vêtement convenable et un genre de vie qui ne soit point contraire à sa santé »

    Esprit des Lois liv 13 ch 29. Des Hôpitaux.

     

    • La gravité est le bouclier des sots.

     

     

    • « De l'esprit des lois » 

    « C'est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu'à ce qu'il trouve des limites. »

    « La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent. »

     « Il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. »

    « Il n'y a point encore de liberté si la puissance de juger n'est pas séparée de la puissance législative et de l'exécutrice. »

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    NEWTON Isaac

    "Physique, garde-toi de la métaphysique."


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    NORA Pierre (historien)

    La mémoire sacralise, l'histoire laïcise.

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    Pie XII

    télégramme que le pape PIe XII a envoyé au général Franco le 31 mars 1939, au lendemain de sa victoire sur la défunte République Espagnole :

    "Elevant notre âme vers Dieu, Nous Le remercions sincèrement, avec Votre Excellence, pour la victoire de l'Espagne catholique".


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    PLATON

    GORGIAS: "SAVOIR & CROIRE"

    Socrate – Existe-t-il une chose que tu appelles savoir ?

    Gorgias – Oui.

    S – Et une autre que tu appelles croire ?

    G - Oui, bien sûr.

    S – Bon, à ton avis, savoir et croire, est-ce pareil ? Est-ce que savoir et croyance sont la même chose ?

    G- Pour ma part, Socrate, je crois qu’elles sont différentes.

    S – Et tu as bien raison de le croire. Voici comment on s’en rend compte. Si on te demandait : « Y a-t-il, Gorgias, une croyance fausse et une croyance vraie ? », tu répondrais que oui, je pense.

    G – Oui.

    S- Mais y a-t-il un savoir faux et un vrai ?

    G – Aucunement.

    S – Savoir et croyance ne sont donc pas la même chose, c’est évident.

    G- Tu dis vrai.

    S- Pourtant, il est vrai que ceux qui savent sont convaincus, et que ceux qui croient le sont aussi.

    G- Oui, c’est comme cela.

    S- Dans ce cas, veux-tu que nous posions qu’il existe deux formes de convictions : l’une qui permet de croire sans savoir, et l’autre qui fait connaître ?

    G- Oui, tout à fait. Gorgias, Platon.

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     PROTAGORAS


    -de Timon Fliasos à la gloire de Protagoras:
     
    "Au premier de tous les sophistes, de jadis et de demain(...) ô Protagoras.
    Ils voulurent réduire en cendres ses écrits, parce qu'il écrivit
    Qu'il ne savait, ni ne pouvait comprendre
    Les dieux, qui ils sont, comment et quels ils sont,
    Ayant le plus grand soin d'un jugement impartial.
    Il n'en tira aucun profit et chercha la fuite pour ne pas boire
    Lui non plus le froid breuvage de Socrate et descendre aux enfers."

    Diogène Laërce, op.cit;, IX 52.


    -le texte de Protagoras, in Platon:
    "Pour ce qui est des dieux, je n'ai aucune possibilité de savoir s'ils existent, ni s'ils n'existent pas. Nombreux sont les obstacles ui entravent mon savoir, qu'il s'agisse de l'obscurité du sujet ou de la brièveté de la vie humaine."

    -sans oublier sa profession de foi humaniste:
    "L'homme est la mesure de toute chose" équivalent du "ni dieu, ni maître! " des libres-penseurs.

     


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    SCHOPENHAUER

     

    « L’art d’avoir toujours raison – La dialectique éristique» [Mille et une nuit pages 8 et 9]

    (…)quand mon adversaire réfute ma preuve et que cela équivaut à réfuter mon affirmation elle-même, qui peut cependant être étayée par d’autres preuves - auquel cas, bien entendu, le rapport est inversé en ce qui concerne mon adversaire : il a raison bien qu’il ait objectivement tort. Donc, la vérité objective d’une proposition et la validité de celle-ci au plan de l’approbation des opposants et des auditeurs sont deux choses bien distinctes. (C’est à cette dernière que se rapporte la dialectique.) D’où cela vient-il? De la médiocrité naturelle de l’espèce humaine. Si ce n’était pas le cas, si nous étions foncièrement honnêtes. nous ne chercherions, dans tout débat, qu’à faire surgir la vérité, sans nous soucier de savoir si elle est conforme à l’opinion que nous avions d’abord défendue ou à celle de l’adversaire : ce qui n’aurait pas d importance ou serait du moins tout a fait secondaire. Mais c est désormais l’essentiel. La vanité innée, particulièrement irritable en ce qui concerne les facultés intellectuelles, ne veut pas accepter que notre affirmation se révèle fausse, ni que celle de l’adversaire soit juste. Par conséquent, chacun devrait simplement s’efforcer de n’exprimer que des jugements justes. ce qui devrait inciter a penser d’abord et à parler ensuite. Mais chez la plupart des hommes, la vanité innée s accompagne d’un besoin de bavardage et d’une malhonnêteté innée. Ils parlent avant avoir réfléchi et même s'ils se rendent compte après coup que leur affirmation est fausse et qu’ils ont tort, il faut que les apparences prouvent le contraire. Leur intérêt pour la vérité, qui doit sans doute être généralement l’unique motif les guidant lors de l’affirmation d’une thèse supposée vraie, s’efface complètement devant les intérêts de leur vanité : le vrai doit paraître faux et le faux vrai.

     

     

    Métaphysique et religion

     « En revanche, on n'a jamais manqué de gens qui se sont efforcés de tirer leur subsistance de ce besoin métaphysique, et qui l'ont exploité autant qu'ils l'ont pu ; chez tous les peuples, il s'est rencontré des personnages pour s'en faire un monopole, et pour l'affermer ; ce sont les prêtres. Mais afin d'assurer complètement leur trafic, il leur fallait obtenir le droit d'inculquer de bonne heure aux hommes leurs dogmes métaphysiques, avant que la réflexion ne fut encore sortie de ses ténèbres, c'est-à-dire dans la première enfance ; car alors, tout dogme une fois qu'il est bien enraciné, reste pour toujours quelle qu'en soit l'insanité ; si les prêtres devaient attendre pour faire leur œuvre que le jugement fût déjà mûr, ils verraient s'écrouler tous leurs privilèges. Une seconde quoique moins nombreuse, catégorie d'individus qui tirent leur subsistance de ce besoin métaphysique de l'humanité, ce sont ceux qui vivent de la philosophie. Chez les Grecs on les appelait sophistes , et chez les modernes professeurs de philosophie. » ”

     

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    Thucydide (vers 470-404 avant notre ère), Histoire de la guerre du Péloponnèse, livre II, 37, fin du Ve siècle av. notre ère

    Périclès fait l'éloge de la démocratie athénienne

     

    En 430, pendant la guerre du Péloponnèse (431/404 avant notre ère.), Périclès prononce un discours en l’honneur des Athéniens morts au combat, dans lequel il fait l’éloge de la démocratie.

     

    La constitution qui nous régit n'a rien à envier à celle de nos voisins. Loin d'imiter les autres peuples, nous leur offrons plutôt un exemple. Parce que notre régime sert les intérêts de la masse des citoyens et pas seulement d'une minorité, on lui donne le nom de démocratie. Mais si, en ce qui concerne le règlement de nos différends particuliers, nous sommes égaux devant la loi, c'est en fonction du rang que chacun occupe dans l'estime publique que nous choisissons les magis­trats de la cité, les citoyens étant désignés par leur mérite plutôt qu'à tour de rôle. D'un autre côté, quand un homme sans fortune peut rendre quelque service à l'État, l'obscurité de sa condition ne constitue pas pour lui un obstacle. [...] Ceux qui participent au gouverne­ment de la cité peuvent s'occuper aussi de leurs affaires privées et ceux que leurs occupations professionnelles absorbent peuvent se tenir fort bien au courant des affaires publiques. Nous sommes en effet les seuls à penser qu'un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile. Nous intervenons tous person­nellement dans le gouvernement de la cité au moins par notre vote, ou même en présentant à propos nos sug­gestions.


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    YOURCENAR Marguerite

    Citations par auteur

    -Sous bénéfice d'inventaire- folio-essais 110- 

    pages 30-31

    "(...) La mort des institutions, plus lente, n'est qu'à peine constatée par les auteurs de l'Histoire Auguste. La survivance de la forme cache la disparition du fond; le jargon des formules républicaines, déjà à peu près vide de son contenu sous les premiers Césars, reste en usage à côté du protocole pompeux et de l'adulation la plus servile sous la monarchie orientalisée du IIIe siècle, contentant ainsi ceux pour qui l'apparence compte plus que la réalité, c'est à dire à peu près tout le monde. L'adoption et l'élection ne sont plus que des formes déguisées de vente aux enchères et de coup d'Etat.(...)

     

    pages 35-36

    (...) ce gaspillage qui fait croire à l'existence de richesses qu'on n'a déjà plus, cette pléthore si vite remplacée par la disette à la moindre crise, ces divertissements ménagés d'en haut, cette atmosphère d'inertie et de panique, d'autoritarisme et d'anarchie, ces réaffirmations pompeuses d'un grand passé au milieu de l'actuelle médiocrité et du présent désordre, ces réformes qui ne sont que des palliatifs et ces accès de vertu qui ne se manifestent que par des purges, ce goût du sensationnel qui finit par faire triompher la politique du pire, ces quelques hommes de génie mal secondés perdus dans la foule des grossiers habiles, des fous violents, des honnêtes gens maladroits et des faibles sages.

    Le lecteur moderne est chez lui dans l'Histoire Auguste.

     

                                                       Mount Desert Island1958."

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     ZOLA Emile

    Citations par auteur

     –« PARIS »-roman, folio classique- page 594

    « …on n’imagine pas un non-sens plus imbécile, Paris, notre grand Paris, couronné, dominé par ce temple bâti à la glorification de l’absurde. N’est-ce point inacceptable, après des siècles de science, ce soufflet au simple bon sens, cet insolent besoin de triomphe, sur la hauteur, en pleine lumière ? Ils veulent que Paris se repente, fasse pénitence d’être la ville libératrice de vérité et de justice. Non, non ! il n’a qu’à balayer tout ce qui l’entrave, tout ce qui l’injurie, dans sa marche de délivrance… Et que le temple croule avec son dieu de mensonge et de servage ! Et qu’il écrase sous ses ruines le peuple de ses fidèles, pour que la catastrophe, telle qu’une des anciennes révolutions géologiques, retentisse aux entrailles de l’humanité, la renouvelle et la change ! »

    Le sacré cœur fut érigé en expiation des « crimes » de la Commune de 1871. Zola met sa propre haine du monument dans les propos de l’anarchiste Guillaume …

      Gabriel Séailles (1902)

     

     

    ‘’La Libre Pensée n’exclut ni l’hypothèse, ni l’erreur ; elle est même par excellence, la liberté de l’erreur ; car refuser à l’homme le droit de se tromper, c’est se croire naïvement en possession de la vérité absolue, se déclarer infaillible, se conférer à soi-même sa petite papauté. La Libre Pensée est une méthode, elle n’est pas une doctrine. »

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    Pierre Rhabi, l'antilumière, le "sectaire" exploiteur...

     

    « Avec l’affirmation de la raison, nous sommes parvenus au règne de la rationalité des prétendues Lumières, qui ont instauré un nouvel obscurantisme, un obscurantisme moderne... Les Lumières, c’est l’évacuation de tout le passé, considéré comme obscurantiste. L’insurrection des consciences à laquelle j’invite, c’est contre ce paradigme global. »

     

     

    « Beaucoup de gens bénéficient du secourisme socialMais, pour pouvoir secourir de plus en plus de gens, il faut produire des richesses. Va-t-on pouvoir l’assumer longtemps ? »