• ARTISME...

    ARTISME...

    Il posa son stylo-plume et éteignit son ordinateur.

    Il n’était pas fait pour écrire, il le savait pertinemment.

    Ce n’était pas faute d’avoir essayé.

    Ni essai, ni roman, ni nouvelle, ni poésie…

    Trop de choses ont déjà été dites, écrites, commentées, ressassées…

    Il trouvait la vie infiniment plus riche que toute cette littérature.

    Tout avait probablement déjà été écrit.

    Il se souvenait de cette phrase de Mallarmé:

    "La chair est triste et j'ai lu tous les livres."

    Oui, mais lui, il en a écrit des pages et de fameuses!...

     

    Et la vie avec la pensée n’en persistait pas moins.

     

    Ecrire, une thérapie ?

    Cela lui faisait horreur.

    « Je regrette mais je ne suis pas malade.

    Moi, je n’ai pas besoin de cela pour faire mon autoanalyse »,

    s’exclamait-il.

    « Combien d’auteurs ne sont que des psychopathes

    qui étalent avec impudeur leur maladie mentale

    dans les librairies et les bibliothèques ?… »

     

    Il s’était frotté à la peinture.

    Admirer les tableaux des grands maîtres,

    Très bien, d’accord, mais encore ?…

    Tant d’images, de compositions,

    d’idées, d’inventions, de techniques picturales se pressaient dans son cerveau

    qu’il lui avait fallu s’y essayer et s’y brûler.

    « La peinture, ça rend fou !

    Ne plus manger, ni dormir ni rencontrer ses amis,

    Pour n’avoir pas trouvé le trait, la couleur, le grain, la nuance

    qui  taraudent mon intelligence...

    Entasser des « croûtes » d’huile vernies ou d’acrylique moisie

    comme autant d’essais ratés, de témoignages d’une déroute de la volonté créatrice. »

    Quand son entourage indigné lui lançait :

    « Mais tu es fou ! Comment peux-tu mettre tes tableaux à la poubelle ? Tu as du talent, tu devrais les signer, tu devrais exposer et vendre, tu es fou, fou, fou! A lier !»

    Il répondait en haussant les épaules avec un sourire de « demeuré » qu’il avait « travaillé »* :

    « -Fou, moi ? Non pas encore ! Finir avec une balle près du cœur comme Vincent (Van Gogh qui ne signait que par son prénom), ce n’est pas pour moi ! »

    « -Mais, tu es un vrai artiste qui s’ignore !…»

    « -Si Signora è signore, je déteste les artistes, ils s’écoutent trop, ne s’ignorent pas assez, se la jouent , « se la pètent », comme on dit, se prennent au sérieux, pas moi et c’est heureux pour ma santé mentale. Au diable, cette idée romanesque et saugrenue qui veut que l’artiste soit tourmenté, accablé, malheureux, malade, incompris et méprisé. Moi je suis heureux et désire persister dans cet état!»

    Barb'

     


     

    ARTISME...

    "Lorsqu’elles se présentent comme les lignes directrices d’une philosophie du changement, et non comme des préceptes dogmatiques que l’on décrète vrais, les trois lois classiques de la dialectique illustrent une vision holistique dans laquelle le changement est une interaction entre les composantes de systèmes complets, et où les composantes elles-mêmes n’existent pas à priori, mais sont à la fois les produits du système.
    Ainsi, la loi des « contraires qui s’interpénètrent » témoigne de l’interdépendance absolue des composantes ;
    La « transformation de la quantité en qualité » défend une vision systémique du changement, qui traduit les entrées de données incrémentielles en changements d’état ;
    Et « la négation de la négation » décrit la direction donnée à l’histoire, car des systèmes complexes ne peuvent retourner exactement à leurs états antérieurs.
    Groucho Marx a parfaitement saisi l’étroitesse d’esprit des universitaires en chantant son discours inaugural de président de l’Académie Darwin (ou était-ce l’Académie Huxley ?) :
    « Quel que puisse être le sujet, je suis contre. » Par contraste, Lewontin, Rose et Kamin* ont pénétré dans le domaine de la critique des universitaires, et en sont sortis pour proposer un programme constructif. En effet, ce qu’ils réclament n’est pas moins qu’une révolution philosophique. Ils ne sont pas non plus indifférents à cette histoire rebattue du panthéon marxiste (de Karl, cette fois-ci), la dernière proposition sur Feuerbach : jusqu’ici, les philosophes se sont contentés d’interpréter le monde de diverses manières ; il reste maintenant à le changer."
    * Lewontin, Steven Rose et J. Kamin- « Nous ne sommes pas programmés : génétique, hérédité, idéologie »- La Découverte, 1985

    Stephen Jay GOULD- Un hérison dans la tempête

    « Pas d'ombre sans soleil! Les grues sont de retour (he zai lai le) »

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